
A deux générations de distance de la "transition" qui, après 1975, avait été accomplie, d’un commun accord, sans qu’aucun des acteurs du régime déchu ne fût mis en cause, des combats mémoriels virulents resurgissent.
Ce matin, c’est sur l’Espagne que nous allons nous pencher. Car nous voyons bien qu’elle n’en a pas fini avec la grande question du souvenir de la dictature franquiste, ce régime d’oppression né de la guerre civile des années trente et qui a pris fin avec la mort du Caudillo, en 1975.
Pedro Sanchez, chef d’un gouvernement minoritaire de centre-gauche, a annoncé, en juin dernier, alors qu’il venait à peine d’accéder au pouvoir, que la dépouille de Franco allait être exhumée sans délai, et symboliquement, de son tombeau. Celui-ci est situé dans un lieu sombre et majestueux, la Valle de los Caidos, non loin de Madrid. La sépulture du dictateur est révérée par tous ceux qui demeurent attachés à sa figure. D’où, de ce côté, des oppositions si violentes que le projet de ce transfert n’a pas pu être encore réalisé.